Le soleil déclinant, comme un symbole du reste de ta vie, tu vois le jour à Busan, un soir de novembre. D'une mère encore inconnue beaucoup trop jeune pour t'aimer à ta juste valeur. Une mère encore aux ordres de ses propres parents, ils te virent de chez eux, te voilà orphelin malgré toi. Elle a seulement le temps de te laisser un dernier hommage, elle te nomme Min Gi… d'après elle, un mélange de son prénom et celui de ton père, dont jamais tu ne verras le visage. Elle te lègue aussi, comme un deuxième symbole, une couette pour bébé, où dedans tu étais aussi mignon qu'un petit guépard aveugle. A peine né que te voilà rejeté, un beau résumé du reste de ta vie.

Tu grandis au milieu d'enfants comme toi, oublié et erreur de la nature. Des enfants non voulu, des accidents de parents irresponsables. Un endroit instable pour toi, un endroit où tu te sens seul et l'abandon te ronge. Tu t'es bien fait deux trois amis, mais bien vite ils sont partis dans de nouvelle famille, où on trouvé des amis plus appréciables que toi. Ton incapacité à accepter qu'on te délaisse tu es un enfant espiègle, isolent et bagarreur. Bien vite t'apprend à faire la loi, tu apprends qu'ici tu peux instaurer la loi du plus fort. Et ta grande gueule te permets de faire des misères au plus faible, tels le jeune guépard qui veut monter dans la hiérarchie.

Il y a bien des familles qui ont bien essayé de te dompter, mais tu n'écoutes plus les balivernes des grands, surtout que la plupart te renvoie au point de départ. Et tu vis avec des visages de passage et d'autres permanent. Tu vis de cris et de punitions, dont tu as appris à passer outre. Ça ne te fais rien. Tu fais payer tout le monde de leur rejet permanent. Tu es un comme le félin solitaire, tu n'aimes guère la compagnie, à part celle qui n'est pas supérieure à toi. Tu les as tous eux, même cette famille un peu violente qui t'avait tant bousculé. Qui a laissé des traces sur ta peau un peu partout, que tu arbores comme marque d'une guerre gagnée. Tu les as seulement envoyés en prison en te plaignant de coup. Tu es passé par toute sorte de famille. Les ennuyeuses jusqu'aux fous. 

A tes quatorze ans tu découvres le monde de la rue, la drogue, l'alcool, la teuf. Tu fugues, de l'orphelinat où de tes familles d'accueil, tu rejoins tes compagnons de fortunes, pas vraiment des amis juste des connaissances avec lesquels tu fais tes conneries. T'es seul, mais tu as un semblant de vie sociale. Mais tu restes un être solitaire et tu ne t'attaches à personne. Tu plonges dans les interdits, t'y cours. Et t'arrive étonnement à suivre le rythme.

A quinze ans tu en as marre de rien savoir, de ne pas savoir qui tu es, tu te demandes encore pourquoi on a pas voulu de toi, pourquoi tu te retrouves seul entre l'orphelinat et toutes ses familles diverses. Alors, tu cherches ta vrai mère, celle qui n'a pas eu le courage de t'élever. Celle qui croit pouvoir t'oublier a jamais, mais tu ne te laisseras pas faire sans te battre. Et le destin clément pour quelquefois te permets de découvrir qui elle est. Mais tu aurais mieux fait de rester dans l'ignorance. Tu l'as contact. Elle ne veut pas te voir ,mais tu ne lui laisses pas vraiment le choix, le lendemain de ton appel, tu te rends chez elle. Une maison en banlieue, pas très bien entretenue. Pourtant, dans son dossier il était dit que madame était gosse de riche. Tu toques avec assurance, elle ouvre. Elle est plus âgée, plus grande mais maigre et plus faible que toi. Elle pourrait presque s'effondrer à peine tu lui soufflerais dessus que même dans bas tu as l'impression d'être tellement plus grand qu'elle. Et c'est pitoyable. Tu lui dis que tu es l'enfant qu'elle a abandonné. Elle ne dit rien, tu rentres sans sa permission et regarde les lieux. Aussi pourri que l'extérieur. Tu découvres aussi que tu as une demi-sœur de deux ans ta cadette. Qu'elle n'a pas abandonné elle. Cela a le don d'agrandir ta haine contre elle, contre les adultes, contre le monde. Tu te sens encore plus seul. Mais tu ne le montres pas tu restes un temps sois peu aimable. Et tu t'assois. Vous avez une longue discussion. Elle ne sort que des excuses typiques, sans une once de sincérité. Mais tu décides de t'imposer. Tu t'installes dans le salon. 

Tu vis plusieurs semaines chez elle, tu avais d'abord eu l'envie de lui faire payer toutes ses années et la plier sous tes désirs. Seulement tu découvres vite qu'elle est déjà soumise à un autre homme. Son mari. Et elle faisait pitié. Une femme battue. Une sœur battue. Et sa mère te dégoûte à être resté tant d'année avec ce porc. Il avait aussi essayé de te soumettre, mais il avait vite compris qu'il avait en face de lui un redoutable adversaire endurci par tes années solitaires. Il avait abandonné. Tu n'empiétais pas non plus sur son territoire, tu n'es là que pour les réponses à ses questions. Seulement, même ton cœur consumé, endurcie contre les sentiments, tu ne pouvais pas rester de marbre face aux cris et aux pleures des deux filles.

Alors, après un an dans cet enfer de spectacle de souffrance, tu as envie de te barrer et d'oublier tout ça. Mais ce soir-là, il se fait plus violent que les fois précédentes, prêt à tuer cette femme. Mais tu ne le laisses pas faire. Bien que tu détestes cette femme, elle a quand même une fille a élevé et tu n'auras pas sa mort sur la conscience et c'est toi qui, ce soir, la sauve ta mère, un couteau bien placé et c'est la fin du calvaire de ces filles dont tu méprises. La justice t'a acquitté pour légitime défense. 

Ta mère a pu retrouver ses quartiers chic, cette pauvre femme soumise ses vu remarier à un PDG influent qui n'est pas contre le fait de se servir de son ascendant sur cette jeune femme aux allures de vieille, mais au moins il ne se sert pas de ses mains. Toi tu t'imposes encore, tu profites du fait qu'elle te doit la vie pour la faire faire ce que tu veux et profiter des quelques millions familial. Tu prends ta revanche. Tu ne les aimes pas, mais tu resteras profiter de leurs argents. 

A tes dix-sept ans, tu as ton premier petit ami, pas plus fréquentable que toi, mais tu t'en fous. Vous restez un an ensemble avant que tu romps, et tu enchaînes les aventures d'un soir, où des relations de courtes durées. Et c'est ta vie actuelle.